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Ce ce que j'en sais...ou pas
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Ce ce que j'en sais...ou pas
19 novembre 2008

LE CAPITALISME C'EST DU CINEMA

  Quand on y pense Hollywood n'est pas seulement un pur produit du capitalisme tel que je le connais pour le vivre, C'en est aussi une métaphore. Hollywood est une machine à fabriquer du rêve, une industrie fondé sur le rêve, une production destinée à alimenté le monde immatériel. Le capitalisme aussi, du moins celui que je vis.

  Aller voir un film ne m'apporte rien matériellement parlant, ni aliment, ni vêtement, ni locomotion, ni même une compréhension plus fine ou plus étendue du monde matériel. Ce n'est d'ailleurs pas pour ça que je vais voir un film hollywoodien. De même, je ne donne rien pour voir un film. FAUX! Je donne de la féraille, du papier ou des numéros via un bout de plastique. Cependant ces matériaux n'ont rien à voir avec la production du film, ils ne permettent pas de fabriquer un film. Le mensonge par omission s'est insinué dans cette observation: ne soyons pas idiots, la valeur de ces pièces, de ces billets, de ces cartes bancaires dont je me sépare pour voir un film ne tient pas à leur condition de matériau mais à leur condition de mesure universelle du monde matériel. D'ailleurs, à travers eux, je cède une part de ma force de travail ou de mon patrimoine (mes capitaux étant garantis par mon patrimoine physique), à ce titre je me trouve dans une relation matérielle avec le film. De même un film n'est pas qu'une histoire, c'est aussi le fruit du travail et du capital, de ce point de vue, le film n'est pas seulement une production immatérielle, c'est aussi - surtout? - une production matérielle. Cependant, quelque soit le coût de production de l'œuvre, je paierai le même prix.

  Là encore, la mauvaise foi m'habite: du point de vue du distributeur le prix dépend du coût de production. Un film tourné dans quatre pays différents coutera plus cher au distributeur qu'un film tourné dans un appartement parce que le coût de production est plus élevé. Cependant le coût de production et donc le prix d'achat est également plus élevé toutes choses étant égales par ailleurs si l'actrice principale se nomme Penelope Cruz plutôt que Concepcion Gomez; je pense même que le coût du film dépendra en grande partie du nom des acteurs ou du réalisateur. Il ne faut pourtant pas utiliser plus de ressources pour fabriquer une Penelope Cruz qu'une Concepcion Gomez.

  Si les coûts de production sont égaux ce n'est pas le cas des gains escomptés de la présence de Penelope, en effet nous acceptons comme acquis que Pene a un pouvoir d'attraction plus grand que Conce sur le public potentiel, c'est en fait le souhait des producteurs. En ce cas, c'est de ce potentiel que dépendra le coût de l'actrice, c'est la part produit de l'actrice plus que sa part productrice qui déterminera son prix et donc son coût pour la production. Bref la demande potentielle détermine le prix indépendamment du coût de production de l'actrice. Cette indépendance du prix par rapport au coût est bien implanté dans le capitalisme que je connais. Il est évident qu'un potentiel est une ressource à venir et l'avenir ne peut-être que du domaine de l'imagination même si on l'imagine à partir de la matérialité présente.

  Dans le capitalisme que je connais pour le vivre, la richesse comme le film est bien sûr constitué de ressources matérielles mais aussi - surtout - de ressources immatérielles. Parmi ces ressources immatérielles, certaines sont présentes tels les capacités intellectuelles ou les réseaux de connaissance, d'autres sont à venir. De fait les ressources matérielles ou immatérielles qui font de vous quelqu'un de riche sont avant tout à venir. Les titres financiers par exemple n'ont de valeur que par rapport aux potentialités de l'entreprise ou de l'état qui les émets. Il en va de même pour les ressources matérielles présentes, leurs valeurs d'échange se calcul par rapport à ce qu'on peut en faire, par rapport à leurs potentiels. Il semble donc qu'une partie ou une modalité du capitalisme se fonde sur le potentiel, donc sur l'avenir, donc sur l'immatériel voir le rêve comme le cinéma hollywoodien.

  Par ailleurs la publicité ou encore la lettre aux actionnaires se fonde sur la part rêvé du produit ou de l'entreprise. Le prix notamment des produits de luxe est élevé car ces produits sont luxueux, et ils sont luxueux car leurs prix sont élevés et non pour leur coût de production mais pour leur force évocatrice, pour le rôle symbolique qu'ils confèrent à celui qui en profite.

  Je me demande alors si il est plus facile d'imposer une société basé sur le rêve qui parle de production ou une société basé sur la production qui parle de rêve.

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