Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ce ce que j'en sais...ou pas
Newsletter
Ce ce que j'en sais...ou pas
19 novembre 2015

"Pacte de sécurité" vs "Pacte de stabilité"

#RiposteDémocratique

 

PACTE DE SÉCURITÉ vs PACTE DE STABILITÉ

 

Cet article est une ébauche destinée à être complété par tou-te-s

 

L’importance donnée à la sécurité.

En France, les maladies professionnelles et les accidents du travail tuent plus de 1.000 personnes par an (en 2012, 520 victimes et 557 victimes respectivement ; en 2011, 569 et 550 victimes, sources INSEE). Quel rapport avec le pacte de sécurité ? Le gouvernement en place, au nom de la compétitivité et donc du pacte de stabilité, permet aux employeurs, dont l’entreprise emploie de 11 à 299 salariés, de supprimer les représentants des Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) pour les remplacer par des membres de la Délégation Unique du Personnel (source www.legifrance.gouv.fr).

Rien n’empêche de considérer que la sécurité dans l’emploi, et par conséquent la mort pour cause d’emploi, n’est pas aussi importante que la sécurité dans la rue. À charge pour celleux qui ont cette opinion de nous en démontrer le bien-fondé. Pour ma part, un décès reste un décès, qu’il soit la conséquence de la politique sociale ou de la géopolitique de l’Exécutif français.

Le président, le chef de guerre, François Hollande nous dit donc que « Le pacte de sécurité l'emporte sur le pacte de stabilité » (source RFI). Bien sûr, dans son discours digne du début du XXème siècle, celui-ci ne parle pas de la sécurité des travailleurs, mais de la guerre contre le terrorisme, comme Bush Junior avant lui. Ce discours me semble pourtant archaïque, et dangereux, dans une société qui se veut démocratique et horizontale.



Un ennemi extérieur et réactionnaire ou une idéologie conforme à l’infrastructure nationale contemporaine ?

Pourtant, il faut bien admettre, malgré la propagande en cours, que ce ne sont pas des ennemis de l’extérieur (je précise tout de suite que je ne partage pas l’expression « d’ennemis de l’intérieur », il n’existe que des victimes de l’intérieur) qui ont perpétués les attentas sur le sol français, mais des enfants, des laissés-pour-compte, de la République. Je précise : oui, il existe en Irak et en Syrie des groupes de terroristes qui en appel à la violence au nom du salafisme, mais ce ne sont ni des Syriens ni des Irakiens qui viennent massacrer des innocents sur le sol français, mais bel et bien des citoyens locaux. J’ai bien peur qu’une fois l’État Islamique (EI ou DAESH ou ISIS) détruit – car il sera, au moins en Irak et en Syrie, avant de renaître ? – la colère, et la violence, de ces jeunes s’incarnera dans autre chose, ne serait-ce que dans le banditisme.

Nous voyons ici à quel point l’État Islamique (EI ou DAESH ou ISIS) n’est pas une résurgence du passé, mais une organisation totalement contemporaine. J’en veux pour preuve, outre son aspect multinational, transfrontalier, son organisation en réseau, en petites unités liées entre elles par les NTIC, tout comme les entreprises actuelles. Ajoutons-y la forme de leur propagande, via le Web, qui reprend les codes de la communication la plus innovante, et qui ne s’éloigne pas tellement de celle fait par l’armée de terre à la recherche de nouvelles recrues (sur le recrutement de EI, vous pouvez regarder ce documentaire de LCP-AN Djihad 2.0 et comparer les analyses des « experts » avec les clips de l’armée française – par exemple ici ou –, voire avec ce documentaire, réalisé par le ministère de la Défense, que cette même chaîne a passé à la suite de l’émission consacrée aux attentats du vendredi 13 novembre – Date symbolique dans le cinéma hollywoodien -, Opération Serval, une brigade au combat). Le caractère archaïque de cette organisation reste donc à démontrer, tout comme la stigmatisation des migrants comme principale force d’attaque. On me dira que ce sont les « valeurs » de EI/DAESH qui sont rétrogrades, réactionnaires, lesquelles me semblent être, notamment, le machisme – demandez aux féministes ce qu’elles pensent du machisme chez nous, ou regardez le traitement fait aux corps des femmes par la publicité et l’audiovisuel en général –, la célébration de la violence – regardez là encore l’audiovisuel et notamment le cinéma et les séries étasuniennes, ou la propension des grandes puissances militaires à justifier l’emploi de la force contre la diplomatie, sans parler des soutiens reçus par ce bijoutier (et donc lié structurellement, par exemple, aux trafics de diamants) assassin au nom de la propriété privée –, sa conception du monde à la fois universaliste et univoque – que dire de nos dirigeants et économistes médiatiques libéraux avec leur fameux TINA (There Is Not Alternative – Il n’y a pas d’alternative), etc. Là encore, la pensée réactionnaire semble plutôt bien partagée.



Quand le libéralisme va trop loin, l’État retrouve sa légitimité par la guerre.

L’ouverture des frontières aux marchandises et aux capitaux, parfois accompagnés de l’ouverture des frontières aux humains, met les peuples en concurrence. Précisons ici que ce ne sont pas les États qui sont en concurrence, ceux-ci seraient plutôt les cocréateurs de la règle du jeu, au nom de la « division internationale du travail » (voir, par exemple, les déclarations de Pascal Lamy dans cet entretien aux Échos). Cette concurrence internationale, voulue par les États, ne permet à ces derniers d’intervenir dans l’économie d’une seule et unique manière : s’assurer que le peuple bosse dans des conditions de plus en plus difficiles, et incertaines, sans broncher.

Mais les travailleurs finissent toujours par s’indigner de cette situation, dès lors, ils se plaignent de leurs conditions de vie et se tournent vers l’État pour les protéger contre les capitalistes. Dans cette période, les travailleurs, si ce n’est le peuple tout entier, pointent, à juste titre, le problème de l’ouverture des frontières. Il y a donc une demande d’État de la part des travailleurs, mais aussi des capitalistes : il y a, dans les deux cas, une demande de protection des uns contre les autres.

L’État démocratique, au risque de perdre sa légitimité (d’exister ?), doit être présent et répondre à ces demandes contradictoires. Ne pouvant alors apporter une réponse d’ordre économique, puisque c’est sur ce terrain que les exigences des uns et des autres sont irréconciliables, il répond avec ce qui le caractérise en propre, la violence légitime, incarnée par ses forces armées, civiles et militaires, avec comme objectif déclaré un ennemi extérieur, mais toujours avec des répercussions, négatives, sur la liberté de ses sujets, notamment sur la liberté de manifester, intimement liée à liberté d’expression dans l’espace public, mais aussi au droit des peuples de disposer d’eux-mêmes. Attention, je me place dans un cadre d’une réflexion socialiste, laquelle admet que les lois de la société et de ses institutions sont indépendantes de la volonté des individus particuliers. La reconnaissance de ces lois, au sens scientifique du terme, de la part de la pensée libérale – c’est-à-dire où seul l’individu rationnel, agissant pour ses intérêts bien compris, existe – s’appelle la théorie du complot ; je rejette cette pensée qui ne permet pas de comprendre les changements sociaux.

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité